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Les illusions d'optique

Nous allons exposer les mécanismes de quelques illusions d'optique. Nous les avons très schématiquement séparées en trois types: les illusions optico-géométriques, les illusions naturelles, et les illusions de mouvement. Ce n'est pas un catalogue exhaustif  : il existe aussi des illusions d'optique artistiques ou  culturelles que nous évoquerons lorsque nous aborderons le rôle du cerveau dans le chapitre suivant.   

1. Illusions optico-géométriques

Elles sont très nombreuses. Des figures géométriques donnent lieu à des erreurs d'estimation de dimensions, de courbures, de directions... Ces illusions ne sont pas influencées par le raisonnement : le fait de savoir qu'il s'agit d'une illusion ne nous empêche pas de percevoir des déformations.

a. Illusions de taille

Il y a pour la plupart de ces illusions un élément entraînant la déformation dit "inducteur" et un élément subissant la déformation dit élément "test". 

Illusion de Titchener

Dans cette illusion d'Edward Titchener, le rond jaune central de gauche semble plus petit que celui de droite. En réalité ils ont la même taille.

Ces ronds jaunes sont associés aux éléments qui les entourent. Ici, on observe un élément test entouré d’éléments inducteurs de taille supérieure. Il parait alors plus petit que lorsqu’il est entouré d’éléments inducteurs de taille inférieure.

Si les éléments inducteurs sont retirés, les éléments test sont alors perçus de la même taille.

Illusion de Müller-Lyer

Le premier segment semble le plus petit des trois, le deuxième segment semble le plus grand des trois.

Ces trois segments sont pourtant de même taille.

La différence de taille apparente provient du sens des flèches. Les flèches sont les éléments inducteurs et les segments sont les éléments test.

b. Effets d'angles

De la même manière, pour les effets d'angle, un élément inducteur provoque une déformation de l'élément test, plus qu'une méprise de taille.

Illusion de Zöllner

Les lignes horizontales sont parfaitement parallèles les unes aux autres. Cela n'empêche pas les traits obliques qui les coupent de nous faire croire que les lignes horizontales sont plus ou moins convergentes. Cet exemple de distorsion du parallélisme fut décrit par Johann Zöllner et porte depuis son nom. 

Illusion dite du "mur de Café"

Un café de la ville anglaise de Bristol avait recouvert sa façade de carreaux de faïence noirs et blancs de telle manière qu'il en résulta une illusion d'optique (involontaire). Comme l'illusion précédente, cette illusion du "mur de Café" provoque une distorsion des lignes parallèles. Elle fut décrite pour la première fois par le britannique Richard Gregory.

Illusions d'Hering et de Wundt

L'illusion d'Hering fait paraître courbées vers l'extérieur les deux droites rouges pourtant parallèles ; l'illusion de Wundt produit l'effet inverse, les faisant paraître courbées vers l'intérieur. Ces deux illusions reposent sur le même principe : l'arrière-plan produit un effet de perspective.

c. Verticalité

Une ligne verticale paraît plus longue qu'une ligne horizontale de même longueur, car les yeux bougent plus rapidement horizontalement que verticalement (les mouvements verticaux sont plus complexes et nécessitent l'action de 4 des 6 muscles oculomoteurs).

d. Division de l'espace

Un espace qui est divisé ou occupé par de nombreux éléments peut sembler plus grand qu'un espace vide.

Illusion de Oppel Kundt

La distance entre A et B semble plus grande que la distance entre B et C, pourtant les deux longueurs sont identiques.

e. Perspective

Une forme paraissant plus éloignée qu'une autre semble plus grande.

Ici, les deux figurines sont de même taille. C'est l'arrière-plan qui produit l'effet de perspective et entraîne une impression d'éloignement.

f. Courbure d'arcs de cercle

L'arc de cercle le plus court paraît avoir une courbure moins importante que les arcs de cercle plus longs.

En réalité, ces trois arcs de cercle ne se distinguent que par leur longueur, leur courbure étant strictement identique.

g. Illusions subjectives

Dans le cas des illusions subjectives, l'observateur visualise une forme qui ne figure pas dans le dessin.

Le cerveau tend à vouloir donner un sens, une cohérence à des éléments qu'il estime ne pas être placés par hasard.

Il prolonge inconsciemment les segments afin d'obtenir une image d'un objet qui se détache du fond.

h. Illusions de couleur

Dans l'illusion de Vallois, les damiers de couleurs vives illustrent le principe de l'assimilation des couleurs.

En haut à gauche, au centre du dessin, les carrés rouges apparaissent orange. C'est une question de contexte (jaune + rouge = orange) De même à droite, les carrés rouges semblent magenta (rouge + bleu = magenta) et ainsi de suite.

2. Illusions naturelles

On peut dans la nature être confronté à des illusions d'optique.

Les plus connues sont les mirages qui nous troublent dans des circonstances bien particulières. 

Mais de façon plus banale le fait que la Lune paraisse immense lorsqu'elle se lève est aussi un phénomène d'illusion d'optique.

a. Mirages

Pour comprendre le phénomène des  mirages, il nous faut nous intéresser aux lois de propagation de la lumière.


La lumière est une onde électromagnétique. Elle se propage de manière rectiligne à une vitesse constante de 300 000 km/s dans le vide et dans les milieux homogènes isotropes.


La lumière ne se propage de façon rectiligne dans un milieux transparent que s'il est homogène.  Selon le milieu transparent traversé, la vitesse de la lumière sera différente. Elle  est alors définie par :


v = c / n


Avec:

v, la vitesse de propagation de la lumière ; c, constante (300 000 km/s) et n, l’indice de réfraction du milieu


n caractérise la capacité d'un milieu à ralentir et à dévier les rayons lumineux et est influencé par la densité de ce milieu et donc par sa température.


Plus l’indice de réfraction est important, plus la propagation de la lumière dans le milieu correspondant est lente. Plus la température est chaude, plus l’indice de réfraction est réduit et plus la vitesse de propagation de la lumière est rapide.


Dans l’eau n= 1.33, dans le verre n = 1.5 et dans l’air n ≈  1.


Les lois de Snell-Descartes présentent le comportement des rayons lumineux lorsqu’ils changent de milieu :


Les rayons lumineux se propageant dans le nouveau milieu subissent une déviation. C’est la réfraction.


L’angle de réfraction peut être calculé par la relation :

n1sin(i) = n2sin(r)

 


Certains rayons lumineux sont renvoyés dans le milieu dont ils proviennent. C’est la réflexion.

Un mirage entraîne une perception erronée de la réalité puisque lors de celui-ci,  l’image d’un objet n'est plus à sa réelle position.


Les mirages sont des phénomènes physiques et optiques. La réfraction de la lumière dans l’atmosphère en est la cause essentielle.

Explication : L’atmosphère autour d’un objet se divise en plusieurs couches de température différente. De ce fait, un rayon lumineux sera de plus en plus dévié lors de la traversée de ces couches. Son apparence ressemblera, au final, plus à une courbe avec un effet miroir. L'observateur voit donc une image inversée. 


Les mirages peuvent être répertoriés en deux catégories : les mirages chauds et les mirages froids.

Pour les mirages chauds (aussi nommés mirages inférieurs) : l'image réfractée du ciel est visible sur le sol. Ces mirages se produisent surtout dans le désert, mais également sur les routes lorsqu'elles sont surchauffées.

Pour les mirages froids (aussi nommés mirages supérieurs) : les rayons ne sont plus courbés en direction du bas, mais en direction du haut. De cette façon, l'image d'un objet au sol se situe dans le ciel. 

Notre expérience

Notre expérience consistait à courber un rayon laser dans un aquarium. Les deux milieux choisis pour provoquer le phénomène de réfraction attendu étaient : de l'eau peu salée, au dessus et de l'eau très salée, au fond. 

Il fallait également ajouter un ingrédient pour visualiser nettement le rayon laser. Nous avons essayé avec du lait puis du talc, mais qui n'ont pas eu l'effet escompté. 

b. Lever de lune

Nous avons déjà tous remarqué comme la lune nous semble énorme lorsqu'elle est à l'horizon. 

Il est pourtant évident que la lune n'est pas plus proche de nous lorsqu'elle se lève : elle est toujours à plus de 300 000 km de la Terre. C'est la présence de l'horizon près de la Lune qui la fait paraître plus grosse. 

Pour le prouver il suffit de faire un trou dans une feuille de papier et d'y regarder la lune se lever tout en dissimulant la ligne d'horizon. La Lune nous paraît alors plus petite ! Et plus encore : si l'on ouvre l'autre oeil (celui qui peut voir la ligne d'horizon) les deux yeux vont contempler une lune de taille différente.

3. Illusions de mouvement

Les illusions de mouvement trompent le système visuel d’une façon déroutante.

Devant une image fixe, ces illusions nous font percevoir une image mobile. Elles sont le résultat d’une association entre illusions optico-géométriques et illusions de couleurs.

Plusieurs facteurs peuvent être la cause de cette mise en mouvement d'éléments fixes. 

- les caractéristiques des photorécepteurs rétiniens : les images perçues s'impriment entre 0.06 et 0.1 seconde sur la rétine. Au delà de 18 images visualisées par seconde, les images isolées cessent d'être perçues comme telles et se fondent pour créer une impression de mouvement. 

- la fatigue des muscles oculomoteurs : ils ne permettant pas de fixer quelque chose pendant longtemps, créant ainsi une sorte de superposition et de décalage sur la rétine d'images différentes. Les muscles ne pouvant maintenir l’œil dans cette position, ils se relâchent peu à peu et leurs mouvements plus faibles peuvent être à l'origine d'illusions .  

- les contrastes de couleurs et de clarté : la direction d'un mouvement (le sens dans lequel un objet tourne, par exemple) est déterminé par l'ordre dans lequel sont placés les niveaux de luminance et des objets perçus. 

 - certaines formes géométriques peuvent aussi  induire le cerveau en erreur.

- enfin l'obscurité peut également faciliter les illusions de mouvement, étant donné que l’œil ressent plus de difficultés à percevoir le monde qui l’entoure et à se concentrer sur un point fixe.

Rotsnake et Koma 2006, deux des nombreuses œuvres d'Akiyoshi Kitaoka

Avec ces deux illusions, Baingio Pinna joue avec les formes géométriques et leurs inclinaisons. Il utilise plusieurs cercles concentriques, où figure une succession de quadrilatères noir et blanc, sur un fond gris.  Lorsque l'on avance ou recule la tête, en fixant le centre des cercles, on les voit tourner. Dans le cas de l'image de droite, on croit même voir une spirale. 

Cette création d'Akiyoshi Kitaoka, intitulée Kangai, joue avec ombre et lumière (noir et blanc) que notre cerveau analyse pour savoir d'où vient l'éclairage. En balayant cette illusion du regard, l'alternance du noir et du blanc autour des formes ressemblant à des citrons crée un effet d'ondulation.